Mboa BD nous a dévoilé son affiche pour la 13ème édition, dont le thème héritage illustrerait ou présenterait une réflexion sur le patrimoine culturel camerounais. Les éléments de masse (Sirène, livres, monuments, bande filmique, enfants, monde) mises en scène (pseudo-photoBashing) dénoteraient une interpellation sur une certaine prise de conscience profonde de cet héritage ! Designer no limits vous dévoile son analyse sur cette création visuelle.
De prime à bord on pourrait dire que quand on regarde les idées évoquées ou pressenties sont : le patrimoine, la connaissance et l’héritage.
D’abord le terme patrimoine : Il se manifeste par la présence des adolescents sur un livre chargé d’histoires à la conquête du monde. Cette symbolique peut renvoyer au célèbre tapis volant de l’histoire d’Alladin. Les iconèmes (unité de signification d’une image) pourraient être le rêve, le fantasme ou la conquête.
ensuite, la connaissance : On remarque sur cette création une sirène ( mami wata) assise sur des bouquins (livres), contenant des illustrations du père fondateur Ibrahim Njoya, des monuments du Cameroun et autres. Pourquoi la sirène ? peut-être parce que la sirène est un être irrésistible dans notre imaginaire, à la fois une abstraction (mythologie), un charme (longs cheveux, poitrine opulente)selon une mythologie nordique.
Enfin le terme héritage : c’est ce qu’on tient de prédécesseurs, de générations antérieures, sur le plan du caractère, de l’idéologie, etc. D’après le Larousse. Ou encore des Bien(s) acquis ou transmis par voie de succession. Dans cette définition, il peut avoir une synonymie avec le terme patrimoine. Car, le patrimoine quant à lui c’est ce qui est considéré comme un bien propre, une richesse. Le récit de cet héritage a été résumé dans ce post de Mboa BD.
Seulement, on a l’impression que le texte nous contraindrait à lire cette création comme une épreuve de philo, avec pour sujet, c’est quoi l’audace ? par conséquent, on aurait pu faire une création visuelle genre Type Font design (création visuelle où la typographie est le pilier de la composition graphique) où on peut décider d’omettre des personnages.
Le travail du créatif, s’il est de donner une pseudo-compréhension, ou une appréhension de ses émotions, Il devrait être capable de dépasser l’idée primitive de sa perception d’une problématique pour apporter autour de ceci, un concept (solution) afin de créer une expérience visuelle agréable à l’œil, significative & mémorable.
Car, qu’on soit designer ou pas de manière générale on exprime ses frustrations, ou ses aberrations, motivées par les termes tel que ; Le désir, le rêve, le fantasme ou la fantasmagorie. Seulement, en tant que designer vous devez être capable de dépasser le c’est bien pour du c’est wow. Et le concept est ce qui répond normalement à cette phase de transition. Autant l’an passé, l’idée primitive y était certes, mais c’était du wow.
Cette année, on est revenu sur quelque chose de significatif, mais pas vraiment mémorable. Peut-être c’est dû au fait de vouloir trop dire, une fâcheuse tendance brutaliste au bled, au lieu d’aller à l’essentiel. Sauf que même si ce que vous dites est fondé, savoir mieux le dire, reste le défi du designer.
On aurait pu, par exemple aller sur des pré-affiches (teaser) avec jeux concours pour gagner une BD, et enchainer avec celle des enfants sur un livre volant, pour apporter ce côté éducation artistique au public . Y’a autant d’exemples possibles. Si vous avez plusieurs métaphores visuelles comme réponse à une problématique, le montage est l’une des solutions.
Chez le designers le montage est réducteur, le collage est un processus additif.
Avec le montage vous choisissez des images pour exprimer l’essence d’une idée.
Cette affiche de Festival serait une métaphore visuelle comparative de la célèbre toile Déjeuner sur l’herbe d’un célèbre peintre.
Sur cette affiche, vous avez une rencontre de plusieurs héros de la BD occidentale à savoir Titeuf, Sangoku, Mickey, Goldorak et autres qui embarquent sur Goldorak. ce principe de compositing est un montage et non un collage.
En somme, le défi du designer restera toujours de créer du mouvement, du rythme et donner de une cadence en création visuelle.
Asler Perez
