Beaucoup de projets n’aboutissent pas à cause d’un cadrage approximatif voire inexistant. Pour engager un projet sur la bonne voie et s’assurer d’obtenir des résultats concrets, il est nécessaire de vérifier la cohérence de ce projet avec l’environnement dans lequel il s’inscrit et de s’assurer d’avoir identifié la bonne problématique à résoudre.
Avant de réfléchir à des solutions, il est important de cibler la bonne problématique (qui n’est pas forcément la plus évidente de prime abord). Imaginé par Tim Hurson, le « 5 fingers » est un outil de clarification qui permet, en à peine une heure, d’avoir une vision systémique du problème et d’identifier la direction à explorer prioritairement. Les questions se déclinent selon 5 thématiques (5 doigts de la main) :
Présentation
Index = problème : « Quel est le problème ? » On liste tous les problèmes puis on sélectionne le principal.
Majeur = impact : « En quoi le problème est-il important ? pour nous, pour notre client, pour le monde ? » Plus l’impact du problème sera important, plus les personnes concernées désireront obtenir une solution.
Annulaire = données : « Qu’est-ce qu’on sait sur le problème ? » Les informations importantes à recueillir peuvent être listées aussi : données statistiques, concurrence, ce qui se fait dans les autres domaines…
Auriculaire = parties prenantes : « Qui sont les parties prenantes ? » On identifie les alliés et opposants potentiels afin de développer des moyens de prévenir tout blocage lors du développement de la solution et de sa sortie sur le marché.
Pouce = vision/objectif : « Ce serait génial si… » Qu’attend-on vraiment de la résolution du problème ? À partir des autres réponses, on imagine ce que serait le monde si le problème identifié était résolu. Attention, la vision à laquelle on tend n’est pas une solution au problème. Celle-ci viendra plus tard, au cours de l’idéation
Intérêt du « 5 fingers »
• Réaliser un tour d’horizon à 360° de la problématique.
• Décider quelles directions explorer.
Pour l’utiliser
• Répondre aux questions dans l’ordre, toujours en deux temps :
– divergence : lister le plus grand nombre de réponses ;
– convergence : sélectionner les plus importantes ;
• Être le plus spécifique possible, ne pas rester en surface (sinon cela n’a pas d’intérêt).
• Réfléchir en groupe pour être plus pertinents et croiser des visions différentes (sans débattre, tout noter).
Pourquoi l’utiliser ?
C’est une méthode de diagnostic qui permet d’identifier les multiples causes en cascade d’un problème pour agir à la racine. En effet, les problèmes résultent souvent d’une combinaison de facteurs, plus ou moins complexes et interdépendants.
Partant des faits constatés, il s’agit de reconstituer la succession d’événements ayant conduit au problème. Une cause est un fait, une situation, une action observable et vérifiable. Ce n’est ni une responsabilité ni un jugement de valeur.
Elle peut être d’origine humaine (compétences, comportements, facteurs psychologiques…), technique (matériel, maintenance…), financière (budget, impayés…), organisationnelle (effectifs, surcharge de travail, rôles, temps…) ou environnementale (pollution…). L’élaboration d’un « arbre des causes » à 5 niveaux puis la sélection de celles qui ont le plus d’impact permettront de rechercher des solutions.
Intérêt des 5 « Pourquoi ? »
• Cartographier l’ensemble des facteurs à l’origine du problème, au-delà des premières causes évidentes.
• Évaluer l’importance relative des causes et rechercher des solutions pour celles qui ont le plus d’impact sur le problème.
• Éviter que le problème, une fois résolu, ne se reproduise.
Bien connaître l’environnement du problème pour utiliser cet outil. En l’absence de faits probants, des hypothèses peuvent être faites qui seront à vérifier par la suite.
▸ Limite : un problème très complexe doit aussi être analysé avec d’autres outils
Source : Pro en créativité