Pour sa 13 édition le DOMAF nous propose encore une affiche minimaliste. Depuis quelques éditions, nous avons droit à un stéréotype créatif visuellement parlant, qui met plus d’effort sur la sémantique et moins sur les autres aspects. Le créatif de cette structure a décidé de privilégier plus l’approche mode mentalist, en mettant en exergue le système des mentefacts; c’est la mise à disposition des savoirs patrimoniaux, tout en utilisant déjà des codes conventionnels propres à nos mœurs pour bâtir une culture mentale. Dans le cas présent, il s’agirait de s’approprier la culture du Don Big. Dès lors, Qu’est ce qu’on entend donc par don Big?
Le Don Big
C’est celui-là qui se doit être une sorte de miroir ou une boussole pour un jeune aspirant dans un domaine . On le nièg (voit) comme un meneur, un révolutionnaire, ou encore un pionner. djossons (parlons) now (maintenant) des différents profils des don Big du continent(Cameroun) .
Les don managers
Ceux sont généralement des pionniers en matière d’entreprises de promotion ou de valorisation de l’art et la culture. Ces don activent les leviers de visibilité d’un artiste à l’exemple des festivals.
Ils sont high (grand) pour le tôpô (draguer) genre ” mbindi (petit) y’a pas les flops les do dans les wé ci, donc faut serrer la ceinture avec nous”. Mais tu yom qu’il est toujours dans le wé (la chose). Avec lui tu es libre de dire oui ou non. Seulement, quand tu dem (refuse) c’est comme si les gars décident de te bring le ndutu (malchance) dans ton taff (travail). Par ailleurs, la contradiction n’est pas souvent la bienvenue. Ou du moins quand don manager possède sa vision de la chose, toi qui pour came lui djoss (parler) que “grand tu ne pourrais pas faire comme ci ou comme ça?” bref, certains te rappellent que toi tu as déjà fait quoi on a vu?! . Parce que le don s’est battu all le country people a see (vu) ses waka ici dehors pour avoir les financements pour lancer les wé (l’évènement). C’est ainsi qu’ils multiplient les initiatives plus ou moins superficielles dans le wé là. Ses opposants (pseudo jaloux, pseudo aigris) prient souvent que leur initiative dem (tombe). Car pour eux, les gars profanent ou bafouent certaines valeurs pour le gombo(argent).
Gars, Easy ! avant de critiquer ces don là, mettez vous souvent à la leur place. Bien que ce soit des gars qui étaient dans le motion au début, où leur légitimité posent souvent des pbs (problème) à ceux qui savent d’où ils comot (sortent) pour en arriver là, les djo font quand même le nécessaire pour faire exister la chose. En tout cas, comme le dit un célèbre acteur: le crocodile n’attend pas que le gorille accouche. Comme vous n’avez pas aussi eu le même courage de mettre un peu d’eau dans vos vins, subissez juste la direction qu’ils donnent à leurs évents. De surcroît, ceux qui les critiquent souvent sont, ceux qui ont acquis la légitimé dans le domaine: les don High Level.
Les don High level
Ce sont les don très critiques, de grandes gueules. Mais plusieurs possèdent la vision nécessaire pour faire avancer ou donner plus de valeur artistique dans un domaine. L’essence de leur art, c’est de ne jamais idolâtrer ou encourager le baylone système (combattre le faux) . C’est une des raisons principales qui font qu’ils mettent les valeurs morales et intellectuelles au-dessus des valeurs matérielles. Donc, affaire de vaseline ou humilité signifie humiliation, ils sont rarement dedans ou presque jamais.
Et par conséquent, comme le système n’accepte pas trop ces don éveillés, ils ne doivent leur survie uniquement à leurs talents. Tu peux les croiser dans les smalls (petites) conférences ou séminaires ou des fois dans la rue. Ce sont des djo simples alors , toujours prêts à djoum (participer) ou organiser des initiatives plus ou moins humanitaires parce qu’ils ont l’amour du prochain incommensurable. Le revers de cette médaille avec eux, c’est que les talk sont excentriques et pragmatiques dans le domaine .
Le don Adaptatif
C’est celui que certains traitent souvent de bordel, parce qu’il s’essaie à toutes les sauces. Souvent pétri de talents, il se revendique d’être un neutre dans cette pseudo guerre des don. C’est le don petit qui aime bien nager entre old school et new school. Certains disent qu’il suit son ventre au lieu du cerveau et vice versa quand cela l’arrange. Bah, on doit manger pour vivre. Ou encore, on réfléchit mieux quand le ventre est plein. Donc y’ a pas de quoi se plaindre. Il a le droit de ne pas prendre un camp entre vos guéguerres de valeurs. Il a les factures à gérer et une carrière à construire.
Par contre, on remarque que sur le long terme, il finit souvent par avoir une carrière en dents de scie parce qu’il est indécis. Et quand il s’éteint , il nous met encore dans les pbs (on recule plus dans le domaine au lieu d’avancer )parce qu’on perd des connaissances qu’on aurait transformées en sciences. Est ce qu’il s’en est soucié même souvent alors de son vivant ou son manager !? Quelqu’un te dira: ‘à chacun son taff (travail), alors que nous sommes dans une société du tout en 1 (tu dois faire un peu de tout).
Mon conseil pour les don managers. Les gars ce que vous faites c’est bien, mais soyez des personnalités sur lesquelles on pourra dire demain que les annonces n’étaient pas juste des effets d’annonce. Etant donné que, c’est vous qui avez choisi d’entrer dans le game de la gestion, de valorisation et de pérennisation du patrimoine culturel et artistique. Par conséquent, laissez d’abord les stéréotypes, car même les grands festivals se réinventent à chaque édition, et aussi parce que le mimétisme est un des plus grands talents des continentais (camerounais) . En outre, comme le disait un célèbre acteur: la chenille ne porte pas de lunette quand elle boit l’eau.
Pour les jeunes aspirants, quel que soit le don, sachez que chaque profil possède son bon et mauvais côté. C’est à vous de savoir vous conformer. Because, le pied de derrière suit toujours le pied devant parce qu’il n’existe pas de créations ex-nihilo.