L’Afro-Cinema se définit comme l’ensemble des productions cinématographiques africaines et afro-diasporiques, centrées sur des récits, des esthétiques, des langues et des problématiques liées aux cultures noires en dehors du cadre américain. Il comprend :
le cinéma africain continental (francophone, anglophone, lusophone), le cinéma caribéen et afro-latin, le cinéma diasporique européen (France, Royaume-Uni, etc.).
Il naît dans un contexte post-colonial, souvent en opposition aux images dégradantes véhiculées par le cinéma colonial européen, et vise à reprendre possession du récit ou briser les silences.
Le cinéma noir contemporain adopte de plus en plus une perspective queer, à la fois politique et esthétique : il bouscule les tabous autour de la sexualité, du genre, et du désir noir non normatif. Pourquoi ? parce que la double marginalisation (race + sexualité) a longtemps réduit au silence les récits noirs LGBTQ+ Ces récits apportent une dimension intime, émotionnelle, révolutionnaire. C’est que révèlent les trois films suivants.
Le bleu de caftan : Ce film explore le triangle émotionnel entre Halim (maître tailleur), mina son épouse dévouée et Yousef (un jeune apprenti). l’amour interdit par ailleurs survient lorsque le réalisateur nous dit qu’Halim est un homosexuel. Mais il vit dans une société conservatrice (traditionnelle). Le réalisateur décide de traiter cet aspect avec tendresse et douleur.
Augure de balodji : Œuvre filmique mêlant poésie visuelle, hypocrisie sociale et religieuse. Quant à l’homosexualité elle représente une forme de marginalisation et d’exclusion sociale. Cette exclusion basée sur des différences se voit appelée des augures ( personnes déviantes ou maudites).
Entre Deux de Mezni : C’est un film centré sur la question d’orientation sexuelle et les dilemmes identitaires qu’elle soulève. Il raconte les tiraillements intérieurs d’une jeune femme (Chams) entre une vie basée sur les stéréotypes ancestraux et une vie de libertinage (pas de normes sociales, religieuses ou sexuelles) . A travers ce dualisme profond, le film explore le combat intime de celles et ceux qui vivent dans l’ombre d’eux-même( entre deux) que vivent certaines personnes entre sauver les apparences ou sauver sa véritable intimité.
On peut donc affirmer que le cinéma queer noir, explore fréquemment des thèmes tels que l’amour, la perte, la résistance et la quête d’identité.
La manière dont les critiques et le public réagissent à ces œuvres reflète plus ou moins des potentielles évolutions dans les attitudes cinématographiques de certains réalisateurs. De nombreux films queer noirs ont été insérés dans le canon cinématographique moderne, entraînant ainsi une redéfinition des canons culturels. En influençant les mouvements sociaux et culturels contemporains, ces films participent activement à la construction d’un discours qui vise à promouvoir la diversité tout en luttant pour l’égalité et la reconnaissance.
Asler Perez
