« Concevoir et aménager l’espace public, c’est répondre à des pratiques sociales diversifiées et contribuer à la lisibilité et à la cohérence de la ville ».
(PINON.P, 1991).
A la reconquête des centres urbains, pour la construction d’une nouvelle dynamique urbaine et répondre aux préoccupations sociales sur la réhabilitation et création des équipements publics, mieux adaptés aux usages d’aujourd’hui, afin d’améliorer le paysage urbain ainsi que l’image de nos villes.
La revalorisation d’un centre ville par des opérations de requalification et de revitalisation de l’espace public. Ce sujet est d’actualité dans toutes les grandes villes du monde. Etant donné que les opérations de requalification et de revitalisation participent à l’amélioration de l’image du paysage urbain tout en restituant des fonctionnalités, en revalorisant les activités commerciales, et en renforçant l’attractivité de nos villes. Par conséquent elles permettent l’amélioration de la qualité de vie et de l’économie. Afin de proposer des solutions architecturales et urbanistiques au problème posé, nous nous sommes tournés vers la proposition d’un «espace public hybride».
La prise en compte de l’espace public comme un modèle de développement pour lutter
contre la dévalorisation urbaine (désordre urbain) est liée à sa capacité de se transformer en
une plaque tournante de la ville, un lieu d’arrêt, un lieu de rencontres et d’échanges, un lieu de rassemblements et un lieu de services. Bref, il s’agit ici d’une réflexion sur ces lieux qui sont porteurs d’attractivité et qui ont le potentiel pour devenir des pôles importants à l’échelle non seulement du quartier, mais aussi de la ville. L’essai est supporté par le projet d’architecture et de design urbain qui inclut la conception de la nouvelle place du gouvernement de Douala. Comme pôle public;
- lieux d’échanges favorable la mixité sociale,
- lieux de stationnement automobile
- lieux commercial consolidé par le travail sur l’espace public.
Ce sujet est donc notre modeste contribution à la revalorisation, à la redynamisation et au développement de nos centres urbains.
Constat
La place publique est sans aucun doute l’un des espaces publics primordiaux d’une ville, en particulier les grandes places du centre-ville. Celles-ci sont des nœuds, des vides qui servent de repère dans la trame urbaine.
Ainsi, la place publique est avant tout un espace géographique, avec sa forme et son architecture, tout en étant un lieu porteur de signes culturels et sociaux. De plus, elle est souvent un lieu symbolique de la ville, car elle fait partie de son identité et peut, à ce titre, devenir une image relais de la ville, véhiculée par le biais du tourisme.Si la place publique est considérée comme une image relais de nos villes, c’est que ces dernières renvoient une image très peu reluisante. C’est le cas actuel des espaces publics de la capitale économique du Cameroun en générale et surtout celle de la place du gouvernement en particulier qui laisse à désirer.
Cette situation chaotique, est causée par une utilisation anarchique et illicite de l’espace public qui va généralement en contradiction avec les usages et pratiques primordiaux liés à type d’équipement. Cette forte concentration de différentes activités sur cette place et dans ses environs décrit le fait que cet équipement a atteint ses limites par conséquent est devenu obsolète.
Cette sombre image des nos places publiques reflète en effet la réalité en ce qui concerne la situation actuelle de nos grandes métropoles, qui sont généralement à l’étroit du fait d’une expansion démographique exponentielle et d’une urbanisation débordant le cadre de la planification, et dépassant les capacités de gestion des pouvoirs publics mettant ainsi à jour des dysfonctionnements majeurs.
Il n’y a toutefois pas sur le terrain une prise en compte de manière effective une
coordination entre l’extension démographique, l’étalement du tissu urbain et le
développement des fonctions urbaines.
Définition des Concepts
- Requalification
Comme défini dans la Charte de Lisbonne, « Il s’agit des opérations réalisées sur des
sites qui ne sont pas à usage d’habitation. Ces opérations visent à proposer pour ces espaces de nouvelles activités plus adaptées au contexte actuel. » – octobre 1995.
- Espace urbain
La définition de l’espace urbain est liée à celle des types d’occupation et d’utilisation du sol, donc des activités et fonctions urbaines qui par définition sont non agricoles.
L’espace urbain englobe tout mode d’occupation du sol lié à la ville ou à sa proximité non seulement espace bâti mais aussi non bâti : espaces verts aménagés, aéroports, stades, etc.
BASTIE. J et DESERT. B (1980)
Il faut aussi prendre en compte les espaces inconstructibles comme les plans d’eau, s’ils sont ceinturés par l’espace urbain.
L’espace urbain est un continuum physique des agglomérations ; ensemble des espaces construits et libres d’une agglomération, en liaison avec le sol naturel ou artificiel qui les reçoit.
GAUTHIEZ. B (2003)
Il est ici considéré sous l’angle de la matérialité, notamment sous l’angle du tissu urbain et sous celui de l’espace public, à l’exclusion des aspects de la vie sociale et individuelle. Il comprend le parcellaire, le bâti, les équipements, la voirie, les réseaux, l’organisation spatiale de ces bâtiments, leurs interrelations et leurs relations avec le milieu naturel (végétation, relief, hydrographie).
- Centre – Ville
La notion de « centre-ville » renvoie à l’idée d’un espace au cœur de la ville, qui
concentre les fonctions urbaines et économiques d’une ville et que l’on veut rendre facilement accessible.
« la partie vive et que l’on montre de la cité »
Roger Brunet
Le centre-ville apparait comme l’espace significatif d’une ville, un espace par lequel la ville est reconnaissable et identifiable.
- Place
La place est un espace public non bâti, desservi par des voies, affecté aux piétons ou
aux véhicules, au revêtement généralement minéral, entouré principalement par des
bâtiments, et agrémenté de mobilier urbain et d’édicules divers.
La place est un espace libre de rencontres. Elle peut avoir pour vocation un marché, la
nécessité de rassembler le public pour de grands événements, les fêtes, les déroulements de cérémonies politiques, religieuses ou militaires, le stationnement de véhicules, la jouissance d’une vue panoramique devant la mer ou un lac, etc.
La place est un espace public au même titre que les jardins, les squares ou encore les
rues. C’est-à-dire que c’est un lieu ouvert et accessible à tous, indépendamment de la
position sociale ou de l’origine des individus.
Douala
Douala, centre économique du Cameroun, se situe dans la région du Littoral. C’est le
chef-lieu de la région du Littoral et du département du Wouri, avec lequel se confond la
communauté urbaine de Douala.
Située à 13m d’altitude, la ville de Douala est le chef-lieu du département du Wouri
avec pour coordonnées géographique : 4° 03′ Nord en latitude et, 9° 42′ Est en longitude. On y dénombrait en 2005, 1.931.977 millions d’habitants7, sur une superficie de 1.000 km2. En estimant le taux annuel de croissance de la population à 4% en 2016 celle-ci serait de
2.800.000 habitants.
La présence de nombreux acteurs économiques, des infrastructures industrielles et de
la majorité des emplois nationaux, font de Douala la capitale économique du pays, une
plateforme d’échanges au niveau national, régional et international.
Projet de requalification et de revitalisation
Le projet de requalification et de revitalisation de la place du gouvernement vise à
réaménager cette place en vue de répondre aux exigences des populations et pallier à la forte demande en espace de stationnement dans la zone de Bonanjo. De part sa situation en un point névralgique de la capitale économique, il était donc question de pouvoir donner une
belle image à notre ville, plus précisément à zone politique et économique qu’est Bonanjo.
Avec une superficie de 12411,215 m², il était question de donner un nouveau visage à
notre centre ville au travers de ces espaces publics car elles participent à l’imagerie de la ville.
Les différentes opérations de requalification et de revitalisation de la place du gouvernement
de Bonanjo, s’articulent sur les différents points suivant :
- La création d’un parking souterrain payant ;
- La reconfiguration de la voirie ceinturant le site ;
- Le réaménagement de l’espace pour favoriser la pratique de nouvelles activités.
La nouvelle configuration de la place permettra de gérer un important flux de
circulation tout au long de la journée, c’est dans cet optique que nous l’avons pensé comme
une plateforme d’inter-modalité afin des permettre aux usagers de se mouvoir au sein de la
place en toute quiétude.
Roussel Talla
Paul Ngouré
Asler Perez
