Identité Artistique & Production Audiovisuelle : Chapitre 1

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Vous entendez souvent des phrases telles öh papi, Kameni born this one again, nadaba, Yemah, ouweuh…. Ekieu bozeuh, etc. Ou le beat d’un song et vous pourrez deviner directement qui pourrait en être l’auteur, ou encore voir une production vidéo avec certaines figurines , ou scènes d’actions, ou une thématique précise et devinerez le pays de provenance de la production où qui se cacherait derrière telle réalisation. Ainsi, cette capacité d’avoir une pseudo perception d’une œuvre audio, visuelle ou audiovisuelle chez un individu relèverait d’une certaine approche de la définition de l’identité artistique . Est-ce vraiment le cas ? nous allons essayer d’éclairer le public sur cet aspect.

L’identité artistique qu’est ce que c’est ?

L’identité artistique se compose de deux termes : identité, et artistique

L’identité, c’est le caractère permanent et fondamental d’une personne, d’un groupe, qui fait son individualité ou sa singularité. Quant au mot artistique c’est ce qui est fait avec art, avec un souci de la beauté. Quant à l’art, il serait la capacité qu’un individu à créer ou à modeler des œuvres par une esthétique qu’on qualifierait de beau afin de susciter des émotions.

Dès lors, L’association de ces deux termes est de créer un univers d’expression singulière, dynamique et cohérent et adaptatif, que l’on appellerait l’identité artistique ! Au Cameroun, comme tout ailleurs l’identité artistique est le produit d’un environnement culturel qui s’invente et se réinvente au quotidien. L’un des premiers critères serait la voix, le vocable.

l’artiste vocal

l’univers de la production audiovisuelle au Cameroun pour les anciens aurait débuté après les années 70, Eboa lotin Da longo (Album audio 1971), et en 1985 (date de Création de la CTV devenu CRTV plus tard ). A cette époque savoir manipuler les cordes vocales était une priorité pour aspirer à être reconnu comme grand artiste. Au sujet des cordes vocales, nous savons tous que la voix humaine est divisée en deux registres.
Pour les femmes et les enfants
Voix aiguës : soprano
Voix graves : alto
Entre les deux : mezzo soprano
Pour les hommes.
Voix aiguës : alto et ténor
Voix graves : baryton et basse

La particularité de certains était la capacité à manipuler ces registres de manière singulière tout en créant quelque chose de cohérent. On aurait dit des artistes sortis d’une école de musique. Ces manipulations ont donné naissance à plusieurs noms, voir des icônes de la musique camerounaise.

Eboa lotin (Alto – Ténor, Baryton – Basse)il se pourrait qu’il faisait lui même la 2ème voix.

Eboa lotin
Eboa Lotin – Eboa Lottin

Anne Marie Nzié (Soprano, Mezzo soprano)

Anne Marie Nzié
https://tribune2lartiste.com/

Nkotti François (Alto -Tenor)

Nkotti François
grafikatou.info

l’artiste musicien

Une autre particularité de la création d’une identité artistique consisterait également à jouer d’un instrument de musique. Cette identité artistique serait le fait de s’approprier un des instruments de musique et de le jouer d’une manière différente du commun des mortels. De ce fait sont nées des neo-courants de rythmes musicaux .

Toto Guillaume (Guitare) une nouvelle approche à l’arrangement du Makossa .

Manu Dibango (Saxophone) Créateur de la Soul Makossa

Les têtes Brûlées (Guitare Basse) paraphraser le xylophone à la guitare électrique

St bruno (sanza) popularise le style Soul lessa

Nous pouvons donc s’inscrire dans la logique de cette assertion

« L’art existe à la minute où l’artiste s’écarte de la nature. »

Jean Cocteau (1889-1963)

Ces prémices de l’identité artistique ont ainsi vu éclore dans ce registre plusieurs autres artistes et musiciens faisant référence à l’identité culturelle locale (langue maternelle ou rythme culturel).  Seulement, une autre tendance se profilera vers les années 1995 – 2000 avec des prémices d’un métissage de langage bantou avec des rythmes d’outre mer ;

La Glocalisation Musicale

C’est le fait de proposer de la musique en hybridation entre le global et le local pour mieux atteindre son objectif. Au Cameroun, pour être plus explicite, c’est comme chanter dans la langue du pays sur un rythme musical étranger ou l’inverse.Vers les années 1995 – 2000 l’artiste camerounais fit ce genre métissage de langage bantou avec des rythmes d’outre mer; Nombreux sont ceux qui s’en ont illustrés à l’instar de.

On pourrait en citer plusieurs autres, car certains de ces artistes ont enrichi leurs styles au fil du temps comme le récent l’album Heritage ( Mandekan Cubano) de Richard Bona .A ce sujet un musicien martelait ;

« L’art s’enrichit par le style, et s’appauvrit par la tradition ».

Alfred Cortot, musicien français (1877-1962

Par ailleurs, d’autres artistes avaient ou ont une autre identité. Lors des spectacles, concerts, etc. Un sorte de prestation scénique à la Johnny Halliday, Stromae.

One man Show

Il me souvient lors d’un concert de petit pays où il entra sur scène dans un cercueil alors que le public s’impatientait, devant et prononça la phrase magique les morts ne sont pas morts ou encore d’un moppage (bisou) sur les lolo (seins) d’une fan lors d’un concert. Bref à chacun de ses concerts on avait droit à un spectacle époustouflant. Nous avons aussi en mémoire le show Lapiro a Télé podium, un artiste à la voix rocailleuse, talentueux, et aux pas de danse unique en son genre. Dans ce mouv, on pourrait retrouver des artistes tels Petit Pays, Lapiro de Mbanga,  K-tino..etc. Chaque concert de ces artistes était atypique.

Un Air de renouveau

Si dans les années 2000, on a eu des tentatives de création d’une identité artistique singulière et complexe, ou encore une identité à la petit pays ( la monaco, Pédés). De ce fait, nous avons eu droit à des Pinguiss de Daniel Baka’a, Al Tchengo (Mapouka mode kmer), Koppo si tu vois ma go,  Karnatox Touché. Toutefois, Il soufflerait au cameroun, comme un air de renouveau sur l’identité artistique comme partout ailleurs, une sorte d’ascension.

Identité Sonore

On constate chez les sound designers, realisateurs et artistes au début ou à la fin d’un vidéoclip, des termes tels :

  • We take another shot
  • Phillbil,
  • Mandara on the beat
  • Ekiebozeur.
  • Yeumah
  • Kameni born dis one again
  • Oh papi

Ces nouvelles formes d’identité sonore s’apparentent à des signatures numériques, marque de fabrique, quelque chose qui était presque inéxistante avant les années 2010.

Visuals Artists

Certains clips vidéo réalisés pourraient ne plus être signés, toutefois on aurait une idée du réalisateur. Car chaque réalisateur de clip essaie d’incruster sa touche personnelle dans chaque vidéoclip. De ce fait, Nous avons

Responsive Artist

Le terme responsive signifie un artiste qui s”adapte quelque soit le style ou le rythme musical proposé . Qu’importe le featuring, ils ont toujours su marquer leur passage.

Petit Pays . Un des meilleurs artistes intemporels, il n’est plus à présenter, Rabba rabbi quelquesoit le featuring il répondra toujours présent.

https://www.youtube.com/watch?v=6WaVRwhCeyk

Blanche Bailly : Elle semble insatiable musicalement parlant, toujours à la recherche de nouveaux challenges

Blanche Bailly – Mine (Official Video) ft. Joeboy

Tenor : Registre musical autant varié qu’on se poserait la question de savoir qu’elle serait ses limites?

Dj P2N – LIKOLO REMIX feat Tenor & Dj Amaroula (Clip officiel)

Jovi : Artiste à casquette variable old school ou new school, il a rebrand (redesigner) le rap kmer

Jovi où même

Mink’s : avec un rythme rap mboa, entre intrigues et excentrisme il aurait le style caméléon en musique

Fhish : un autre talent à identité complexe , un style musical venu d’ailleurs ? le père de Anti – kiruku; Njoh-Njoh, Kak Kak quelque soit le beat, flow et chorégraphie atypiques chez cette artiste.

Fhish Kak-Kak

Jadis, l’identité artistique avait pour socle fondamental, la voix ( belle voix)et le mother tongue ( langue maternelle). Actuellement, le contemporain redessine ou semble redonner d’autres orientations pour percevoir une identité artistique chez un artiste qui ne serait plus uniquement basée sur ces 2 notions , où d’autres paramètres rentreraient dans le jeu. Qu’un philosophe allemnad tenterait de nous éclairer avec cette citation.

La « réalité humaine », se perd souvent dans la vie inauthentique, la « banalité quotidienne » et le “bavardage”. Mais elle peut aussi se retrouver dans son authenticité et s’ouvrir, ainsi, au mystère et à l’Etre, source de toutes choses.

Heidegger

Pour résumer même dans quelque chose qu’on trouverait laid, une esthétique du beau pourrait y naitre. Ce qui nous valu la découverte d’autres identités artistiques comme le Buzz Artist

Buzz Artist

Cet un art qui aurait pour identité le buzz ; définit telle la rumeur ou le retentissement médiatique, notamment autour de ce qui est perçu comme étant à la pointe de la mode (événement, spectacle, personnalité, etc.)  Au Cameroun, il aurait comme pseudo-précurseur Le grand frère Guy Watson mignoncité , son identité propre serait un art de récupération, les exemples sont légion au pays, mais un des plus en vue serait

Esthétique Mouana le diable ne fait que.

Esthétique Mouana Majumbum depuis longtemps 

A l’exemple du Rap, le style Alain Manga-Dis moi, Karnatox Touche Touche ou le Big Cosna était peu apprecié ou peu valorisé à la Boudor le Noirokair, Carlos K, ou encore le moi Hip Makossa de Roggy Stentor, Balafong Kunta et autres, ce style musical devient aujourd’hui telle une marque de fabrique Mboa mode Suspect 95 très appréciée, où s’entremêle rap puriste et rap hybride(framcamglais , langue maternelle ou lange nationale). Une chose retient notre attention un grand frère le mentionnait déjà dans ses chansons, Le bikutsi serait devenu le bikut- X, Le Makossa quant à lui devenu le Mako -star! Question cette révolution identitaire est – t – elle vraiment bénéfique pour l’artiste Camerounais?

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