Le design de la pochette d’un album est un élément essentiel de l’expérience musicale. Il sert à capter l’attention du public et à communiquer l’essence de l’œuvre artistique qu’il contient. Cependant, il est souvent négligé et considéré comme un simple détail. Cette attitude peut être le résultat d’un manque d’éducation visuelle de l’artiste ou de son promoteur.
Au Cameroun, l’importance accordée à la pochette d’un album semble avoir diminué. Les artistes et les maisons de disques peuvent être tentés de ne pas investir dans un design de qualité, peut-être se disent-ils que cela n’aura presque pas d’impact sur la perception de leur musique.
Cependant, le design de la pochette d’un album peut être considéré comme une forme d’art à part entière. Il peut refléter la personnalité de l’artiste, transmettre des émotions et raconter une histoire. Il peut également servir de support visuel pour renforcer le message de l’album. Un design soigné et créatif peut susciter l’intérêt du public et inciter à découvrir la musique qu’il contient.
Sensibiliser le public à l’importance du design de la pochette d’un album. Cela peut être fait à travers l’éducation visuelle et artistique, en enseignant aux jeunes générations les principes du design, l’appréciation de l’art et l’importance de l’esthétique dans notre société. En développant leur sensibilité visuelle, ils seront en mesure de reconnaître et d’apprécier un bon design de pochette d’album.
Cas d’application : Cover Visual annonçant le prochain album de Lady Ponce
Savoir lire une image, c’est savoir observer, décrire, analyser, et décoder.
Observons
- Nature de l’image : Image publicitaire
- Type d’image : Image figurative (reconnaissance des formes à première vue) L’image est un message
- Genre de l’image :
- un portrait : Représentation (d’une personne réelle, spécialement de son visage) par le dessin, la peinture, la gravure. Faire le portrait de qqn. Un portrait en pied, de tout le corps, debout. Portrait de l’artiste par lui-même. selon le Petit Robert
- Medium (moyen) : Photographie FX (photographie avec effets spéciaux ou filtre)
Décrivons
Fonction de l’image : L’image publicitaire a pour but de séduire et pousser le potentiel spectateur à acheter une marque, une image, un message, slogan.
Couleurs : effets dégradés or
Formes : Lady Ponce se passant la main des les cheveux
Nature du support : Affiche publicitaire
Analysons
Cible : public jeunes (utilisation de l’effet Smooth skin effect)
Smooth Skin effect ou Ssoftened skin effect est un effet spécial en photographie numérique qui a vu le jour avec l’apparition des logiciels tels Photoshop CS2 (2005). Avec comme principales modifications ; Camera RAW 3x, Smart Objects, Image Warp, outil correcteur, réduction d’yeux rouges, filtre de correction d’objectifs, Smart Sharpen, Vanishing Point, support du HDRI) , et Corel photopaint X3 popularisé en 2007 avec la version CS3.
Un des avantages appréciés par les utilisateurs du logiciel de la version CS2 était
Par contre, en vidéographie dès les années 2000, les clips USA l’utilisaient inlassablement.
Et 2 ans plus tard, le Cameroun entrait en scène avec un terme plus approprié Glow Sature denoiser.
Décodons
Codes Gestuels : Chez l’être humain chaque geste une parole.
Se passer la main dans les cheveux ou sur les vêtements pourrait traduire encore l’envie de dire :
Codes couleurs : L’or a suscité de nombreuses convoitises au fil des siècles. Il traverse le temps avec si aisance qu’il ne serait pas judicieux de ne pas s’y attarder. Dès l’Antiquité, il a été associé à la richesse et au pouvoir. À toutes les époques, les hommes, fascinés par ce métal, désirent en obtenir davantage.
La contextualisation créative
A l’éveil d’un certain engagement intellectuel dans le monde de l’art, il est plus que préoccupant de refléter les valeurs de ce qu’on propose à son public ou à un potentiel public. Au Cameroun, être dans la zik urbaine, se définissait par le fait de vouloir ressembler à tel artiste de l’autre côté, surtout chez les gars HIP HOP, ce n’est pas Ken-e-mo qui dira le contraire.
Ou encore le fait qu’un jour dans une radio de la place, qui avait B2OBA comme invité, on lui présentait le tube d’un rappeur Kmer. A l’écoute l’invité était un peu surpris de suivre une version méta verse de son profil artistique.
Cette tendance de pseudo-mentoring continua dans les années 2010. On pourrait citer Daphné dans la peau de Rihanna ou ou encore de Bad things de Ténor une autre version du Clip Baby Boy de Beyonce. Avoir des profils à qui on s’identifie est important dans l’évolution de la carrière. Par conséquent, on peut comprendre les influences Beyoncéïque de notre diva du bikutsi.
Ce qui pourrait être gênant à l’ère du post-modernisme, où toutes les esthétiques se valent, où les critères esthétiques du beau se définissent non plus par autrui, mais par soi même.
Si le modernisme se caractérise par la recherche de l’originalité et la volonté de création de formes nouvelles, inédites, insolites, le postmodernisme admet qu’il réutilise des formes préexistantes, y compris les plus familières. On parle de remagification
Plus personne ne détient les normes dans ce domaine, il est impératif d’être une image de marque (cohérent entre l’image voulue et l’image perçue).
Tonton Boudor à l’époque disait déjà
ceux qui se disent rappeurs kmers, mais du pied à la tête ressemblent à des agents publicitaires de marque étrangère.
Aujourd’hui l’artiste Kendrick Lamar aborde la question dans le clip vidéo humble avec ce qu’on pourrait appeler une déhiérachisation des normes esthétiques (trop de photoshopage). Le titre de Nobody Ugly de P-Square vient rajouter une couche
Le smooth skin ou softened skin effect reste un effet spécial qui fait le bonheur des artistes de la cinquantaine, voire de la soixantaine, on pourrait donc comprendre l’anxiété de la diva du Bikutsi.
Néanmoins, ceci ne pourrait tout justifier, car aujourd’hui même Beyonce se ressource ou se réinvente à chaque album, le dernier album de Lion King de Beyoncé, en est une preuve.
En conclusion, il se pose un gros problème d’éducation visuelle chez les promoteurs ou ingénieurs culturels ; c’est-à-dire comment interpréter, comprendre et communiquer efficacement à travers les éléments visuels tels que les images, les graphiques, les symboles (surtout les symboles) et les couleurs. les symbole (patterns) en communication visuelle sont très importants car cette communication souvent non verbale éveil la curiosité de certains.
Alors, chers managers, étudiez l’histoire de l’art, du design d’ici et ailleurs pour apprendre à faire mieux, afin de permettre à l’artiste de remagifier les valeurs esthétiques d’avant .