Pahouin ou l’histoire d’une civilisation de la zone forestière du Cameroun

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1. Le groupe Fang

Ce groupe de population occupe dans le sud et le centre du Camerounun territoire couvert de forêt dense en partie et dont la superficie était de 94000 km2 . Fang que l’on nommait aussi Pahouin (Alexandre/einet ou PangureTessmann), ne se trouvent pas uniquement au Cameroun, ils habitaient une partie du Gabon et de la Guinée Equatoriale, Ce sont des Bantu. Ce groupe se compose de plusieurs ethnies ; BouIou, Euondo, Eton, Bane, Ntoumou qui ont ceci de commun qu’elles parlent la même langue et possèdent Ia même culture. Tessmann

Origine des Pahouin

Dugast (ancien missionaire allemand ) précise quant à Iorigine que :

Les Pahouins ne viennent que de la haute Sanga. L’avancée des ces tribus… s’est faite par bonds successifs. chacune chassant l’autre ou passant par dessus. La migration s’est faite par groupes familiaux dont chaque tribu comptait une trentaine et qui constituaient l’unité politique et sociale. Ces unions familiales (agon) se sont avancées, souvent en dépassant l’une l’autre, vers I’ouest, d’une manière continue Ies derniers venus établissaient au-delà de leurs devanciers pour une ou deux générations et repartaient.

Cette migration provoquée par la pression des populations Mboum et Baya, elles-mêmes fuyant devant la poussée des Fulbe, date de la fin du 18 siècle, début du 19 siècle semble avoir été arrêtée que par l’arrivée des colonisateurs allemands.

Organisation politique et sociale

L’unité politique et sociale chez les pahouins étaient constitué par la cellule familiale. Le groupe sociale était la cellule étendue ou celle patriarcale qui habitait un hameau (Groupe de maisons rurales situées hors de l’agglomération principale d’une commune).

Lorsque plusieurs hameaux étaient regroupés au même endroit, ils formaient un village. Un tel village avait à sa tête un Nkukuma (qui était le plus ancien du village). Il était le plus influent du village de par sa position économique et avait la plus grande autorité. Ainsi, à la mort du nkukuma, son fils ainé lui succédait et héritait de la plus grande partie des biens et devenait de nouveau le plus riche. Si par contre, il ne demeurait pas le plus riche, il perdait toute prétention à Ia succession qui revenait, à celui qui, désormais était le plus riche. Les critères pour devenir chef n’étaient pas des critères d’hérédité de sang, mais des critères économiques et de mérite. Voici ce qu’écrit Charles Atangana qui fut fait chef supérieur des Euondo et des Bane par l’administration allemande â propos du nkukuma.

Pour devenir Nkukuma il fallait être:
1) vainqueur en guerre; .
2) bon juge impartial;
3) avoir du talent, de l'expérience et des richesses. Par exemple : Atangana Essomba père de Charles Atangana, Chef supérieur des yaoundés-Bané possédait tout un nécéssaire pour un Nkukuma. Lorsqu'un chef mourrait Ia succession ne revenait pas nécessairement à l'ainé de ses enfants. On pouvait même ne pas tenir compte de Ia dynastie ni de la famille, sauf si un membre de Ia famille réservait ses droits, mais iI devait posséder les qualités énumérés plus haut.

L’autorité du Nkunkuma était sousmise au contrôle du conseil des anciens (“essie”) lorsque celui ci prenait des décisions à la majorité, Nkukuma était tenu de s’y sousmettre.

Ainsi la société Fang avait une base remarquablement démocratique.

Source : Joseph Gomsu

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