Le designer, à la différence de l’artiste, crée pour les autres et au sein d’une équipe pluridisciplinaire, il a un rôle de coordinateur parce qu’il cherche à prendre en compte toutes les composantes de l’objet.
Parallèlement aux caractéristiques, qui privilégient l’aspect logique de la profession, certains designers préfèrent insister sur la dimension artistique et culturelle de leur métier. La technique du design implique d’innover, de créer de l’esthétique. A ces fins, le designer acquiert des connaissances culturelles et artistiques. Il pourra par la suite devenir un innovateur et un lanceur de mode qui cherche à initier le changement, faire un bond imaginatif, trouver une idée. Le designer considère donc le monde dans lequel il vit comme une réalité qu’il lui faut interpréter. A ce propos un penseur disait :
« La mission de l’art n’est pas de copier la nature, mais de
Honoré de Balzac (1799 -1850)
l’exprimer. »
1. Le design est « une option culturelle ».
Cette dimension culturelle et prospective du design rejoint la dimension stratégique de l’entreprise par son aspect visionnaire, mais aussi par ses liens avec la construction de l’identité de l’organisation.
Pour le cas du domaf, un projet hybride entre l’art et le design qui a pour socle la dimension culturelle et artistique Africaine. Et la culture africaine aurait comme typologie de de représentation graphique artistique, 3 courants ou styles :
- Anthropomorphe (objet rappellant une forme humaine)
- Anthropogeomorphologe (mi-humain, mi animal)
- Zoomorphe (animal)
Pour le cas de l’affiche du domaf, la première semblerait être celle adéquate. En effet, dans plusieurs sociétés africaines, le masque africain représente un médiateur entre le monde vivant et le monde surnaturel (celui des morts, ancêtres et autres entités).
2. La thématique ” Demain c’est hier “
Alors, le designer exprime les besoins, ainsi que les principaux concepts intellectuels et les perceptions artistiques du moment. Et il se doit d’en faire la synthèse dans ses « produits ». Tributaire de contraintes économiques, esthétiques, technologiques et commerciales, le designer devient un dessinateur, un « metteur en forme » qui conçoit son œuvre dans le cadre d’impératifs préétablis par d’autres professionnels et qui privilégie les valeurs humaines aux valeurs technologiques.
Le design est donc un processus de création et un processus de décision.
3. Codes Sémantiques
Il existerait plusieurs approches fondamentales sur les 6 principes de design, qui fonderaient une création visuelle. Parmis ces approches, nous distinguons généralement ; la couleur, le mouvement, le sens (la direction), le font (typographie), etc.
Pour le cas présent, le sens (directionnel) du DOMAF serait celui de l’exploration du passé pour mieux se projeter vers l’avenir (Masque Africain).
Ce jeu de copywriting ( l’art de bien utiliser les termes) entre 2021 et 2022 est un détournement des affiches principales de l’évènement pour essayer démontrer, comment en création visuelle on pourrait garder une cohérence sémantique et plastique (couleurs, masses, sens ) .
Affiche DOMAF 2021
- Couleurs : Noir/blanc ( ombre /lumière )
- Sens directionnel (gauche/droite), symbolique du positivisme
Affiche DOMAF 2022
- Couleur : Rose – Orangé (amour, communication & révélation)
- Sens directionnel (droite/gauche) symbolique de renaissance
Cette approche du design, nous la retrouvons aussi au MASA (Cote d’ivoire), KOURA NGOSSO (Tchad),et tous font du design une option artistico-culturelle. Seulement, la création artistico-culturelle comme patrimoine, fait appel aujourd’hui à une ingénierie culturelle, une expertiste primordialement locale dans laquelle se mêlent amateurs, professionnels, aspirants, pour une bonne gouvernance sur l’éducation artistique. Afin de permettre une renaissance ou un essor des industries créatives et culturelles (ICC) en Afrique.
Source : Mark O. Oldach, Directeur de la création