Le Sawa Pré & colonial

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L’Égypte antique était noire jusqu’en l’an 30 de notre ère ou l’Empire Romaine est venue envahir la vallée du Nil. Les noirs refusant ce début de colonisation ont décidé d’immigrer. La première vague d’migratoire a eu lieu en l’an 30, la seconde s’est opérée en l’an 639 après Jésus Christ. [1] Tous les noirs n’ont pas quitté l’Egypte, certains sont restés. Ceux qui sont partis sont passés par le Nil, puis par le Bassin du Congo. Etant dans la forêt, la chaleur, la pluie ne permettant pas qu’on supporte le vêtement ; commença alors l’ère de la nudité. Mais l’hostilité de leur nouvel environnement les obligea à réapprendre à se couvrir le  sexe, puis le corps.

Bien avant la colonisation, les Sawa s’habillaient déjà correctement. Car la colonisation ne date que de moins d’un siècle. Cependant, dans l’antiquité, ils se servaient beaucoup plus de cache-sexes, ils se servaient des écorces d’arbres battues afin de les rendre plus fibreuses et de cacher leur nudité. Le costume n’est pas que l’étoffe au sens occidental. Le tissu de coton, de lin, etc. il y’avait des tenues à bases des fibres naturelles. Il y a par étoffe, ce qu’on appelle

Di bato, c’est-à-dire, cette sorte de tissu semblable à la moustiquaire qui recouvre les régimes des noix de palme.

Les noix de palmes sont généralement recouvertes d’un style de tissu ajouré, mais qui est fait des fibres malheureusement trop rigides et faisaient  mal à la peau. Ça piquait, ça donnait des boutons, etc., néanmoins, on s’en servait dans le temps comme cache-sexe. Le fait que les fibres de ce tissu-là, aient cet inconvénient d’être inconfortable, a entrainé les gens à chercher autre chose. Ils ont seulement changé de palier, ils sont allés vers les cocotiers qui sont aussi des palmiers.

Palmier à huile dont les fibres ajourées servaient de cache-sexe.
fibres ajourées recouvrant les noix de palme servant de cache-sexe chez les Sawa d’autrefois.

Les besoins d’une région et les types de matériaux utilisés sont en rapport étroit avec la géographie. Le costume traditionnel Sawa a aussi connu une évolution dans son port. Evolution de matériaux,  de style et d’utilité.

Après ce premier vêtement végétal, est arrivé un vêtement plus fin des pays voisin, le Nigéria, qui lui était déjà longtemps affilié à l’Europe de langue anglaise, c’est-à-dire : le Royaume Uni et  la Hollande. Les tissus à proprement parlé, sont arrivés de la Hollande. Ce sont des tissus industriels, mais, toujours d’essence végétale à savoir : du coton ; du lin ; du jute, etc. Le pagne fera donc son entrée dans la pratique vestimentaire chez les Sawa. Il traversera plusieurs phases qui mèneront à l’obtention du Sanja et du Kaba.

Le costume des ères coloniales

Le contact avec divers peuples qui avaient des rapports avec les hommes étrangers (blancs) a fait découvrir le pagne au peuple de la côte. Avec l’arrivée des commerçants Hollandais au 17ème siècle, le tissu comme on l’entend aujourd’hui, fait son entrée en territoire Sawa comme sur toute la côte africaine, la côte atlantique et plus loin, la côte indienne de l’océan indien. C’était un privilège d’avoir un morceau de pagne. Ce privilège était dû soit : d’avoir tué un éléphant afin de posséder sa défense pour la donner au chef,  soit de l’avoir gagnée et de la troquer avec un morceau de pagne. L’on recevait un morceau de pagne selon son avoir. Le fait d’acquérir un morceau de pagne contribuait à avoir un statut élevé dans la société. Cet état de chose à contribuer à une nouvelle organisation sociale des personnes.


Le vêtement traditionnel a des liens directs avec la structure socioculturelle et la situation économique des groupes et des individus. Le costume traditionnel est l’un des aspects de l’identité culturelle des peuples au Cameroun. Son évolution et sa signification ethnique sont présentées, grâce à une méthode descriptive, rigoureuse, dans leurs variantes régionales et locales. L’art camerounais est caractérisé par une très grande diversité de style liée à son histoire et sa géographie (diversité des ethnies, des langues, des religions…). Cette diversité culturelle permet le développement d’une grande créativité sur tous les supports ; notamment l’art vestimentaire.

Après le port du cache-sexe chez l’homme Sawa, il découvrira un moyen plus esthétique à couvrir son  corps. Il passera donc de Diba moto à Sanja. « Di bato » venant du verbe « Diba », c’est-à-dire « recouvrir », et « to », venant de « moto », «  l’homme ». « Dibato », signifiant littéralement, recouvrir l’homme, c’est- à-dire recouvrir son bonhomme ou plus encore,  ce qu’il y a d’essentiel dans la nudité. Le pagne a ainsi évolué, « Dibato », a plusieurs types. Quand vous allez vous laver le matin à la rivière, vous attraper votre petit pagne de bain qui s’appelle « élepè ». Le mot anglais « wrapper » vient de « élepè » et en « piging », ça donné « lapa », give me my « lapa », donne-moi mon petit pagne.

De diba moto à Sanja

Le mot « Sanja » a plusieurs intonations. D’une part, « Sanja » peut signifier une verge ; soit uriner en Duala, soit étalé. Le verbe étaler qui veut dire Sanj’è en Duala, en Bassa’a Sanda’a. Le « Sanja » a puisé son nom en fonction du jeu de la forme de la verge qui a une forme rectangulaire. Chacun avait déjà certaine pudeur parce que le pagne était déjà là. C’était une forme d’attribut pour un Chef, car il fallait cacher sa nudité, c’était la première des choses à faire car la pudeur l’exigeait. Le corps de l’homme étant l’univers tout entier, donc le pagne servait à couvrir le corps de l’homme et le même pagne qu’on étale, plusieurs personnes peuvent se coucher et s’enrouler.[1] D’autre part, le Sanja tire son origine aussi du vocable « Sanjamè » qui signifie « Étendu » ou « étendre les pieds en langue Duala ». « Sanjamè » a donné « sanjè » et « sanjè » a donné « Sanja », le nom du pagne masculin. Le Sanjade tous les jours appelé  « Di bato ». Le mot venant de « Diba moto » recouvrir  l’homme, ou (recouvrir le sexe).Le « Di bato »  devient  Sanja quand il est plus étendu.

Le pagne le plus banal est la pièce la plus petite. On l’appelle « Elep’a Di bato ». Il y’avait de différence que dans les occasions.  Quand il fallait aller voir les colons, il fallait au moins cacher le torse pour ceux qui n’avaient pas de vêtements, c’était une exploration qu’un colon vienne dans l’arrière-pays, le chef ne pouvait pas se présenter torse nu. Donc, il lançait le pagne sur son épaule pour cacher une partie de son thorax, les autres pouvaient rester torse nu. Dans le siècle passé, dans les années 1930,  plusieurs chefs s’habillaient de cette façon, et à ce jour, le chef en exercice du Ngondo, Sa Majesté Madiba Songue Salomon s’habille encore ainsi. Mais toutefois, lorsqu’il fallait faire certains rituels, ou aller à une cérémonie, c’était un costume d’apparat entre guillemet.

Les Différents styles de sanja

  • Sanj’Ebolo
  • Sanja Kampi ou le Sanja Bwemba.
  • Sanja  Bwanga ou pagne médical
  • Sanja Dibo ou pagne de bain.
  • Sanja Batétè ou pagne des parents
  • Sanja Kanjo ou Sanja Kumassi
  • Sanja  Bessambu ou Sanja Béyum 

A défaut de marcher nu à l’ère précoloniale, les femmes Sawa s’habillaient aussi de cache-sexes comme le faisaient leurs époux. Ces cache-sexes étaient faits de feuilles d’arbre, de fibres de raphia, de fibres ajourées de palmier à huile et de cocotier. Puis, lorsqu’elles découvrent le pagne, le style vestimentaire va devoir s’adapter au nouveau matériau. Le premier vêtement en pagne qu’elles auront à arborer, sera une couverture, voir une camisole de force qui plus tard deviendra un vêtement plus confortable : le Kaba. C’est ainsi qu’on passera de la Robe Sac au Kaba.


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